Du bon usage du capital humain dans le développement des entreprises

Apparu au début des années 1960 par les économistes Théodore Schultz et Gary Becker – et qui vaudra un prix Nobel d’économie à ce dernier -, le capital humain est l’ensemble des connaissances et des compétences qu’un individu maîtrise.

 

Elles s’accumulent au gré de ses expériences lors de la formation initiale, mais aussi de la formation continue et des différentes expériences vécues sur le poste de travail.

Dans cette optique, la réforme de la formation professionnelle du 5 mars 2014 a véritablement intégré cette notion en ouvrant la voie à l’esprit d’investissement. Ainsi, les entreprises peuvent à présent gérer directement une partie de l’argent de la formation. Elles choisissent également quelles formations elles financent au service de leur stratégie. De fait, c’est la qualification des collaborateurs qui est employée dans le mix stratégique de l’entité, notamment en interne via le plan de formation, ou en externe, via le CPF, ou la VAE.

En juin 2014, le groupe de travail Terra Nova “Entrer et rester dans l’emploi” insistait déjà sur la force de la formation en tant que source de compétitivité : “Une heure de formation continue supplémentaire par salarié entraîne une progression de 0,5 à 0,7 point de pourcentage de la croissance de la productivité du travail.” Comment alors faire prospérer cette idée ?

 

“La formation change de dimension” pour la FFP

Dans ce contexte favorable au développement du capital humain au sein des entreprises, la Fédération de la Formation Professionnelle (FFP) anime depuis deux ans sur mandat des Ministères du Travail et de l’Economie des groupes de travail afin de valoriser et d’encourager l’investissement des entreprises dans le capital humain et la formation professionnelle. De la qualité de la formation, aux innovations en passant par la valorisation financière des salariés qui sont montés en compétences, les groupes de travail ont mis en perspective les principaux enjeux en termes d’investissement pour les entreprises, de la TPE aux Grands Groupes.

A la fin de l’année 2016, elle a remis aux pouvoirs publics un livre vert de fin de travaux, en mettant en avant cinq préconisations évoquées par les entreprises interrogées pour permettre de s’adapter aux métiers de demain et cela via le capital humain :

  • la mise en place d’un crédit d’impôt formation pour financer les projets stratégiques, à l’image du crédit impôt innovation créé en 2013 pour les PME,
  • l’intégration au sein des entreprises d’outils agiles permettant aux salariés de s’épanouir via les nouveaux modes de formation,
  • la création d’un label “Capital Humain” pour les entreprises qui sont en première ligne dans l’investissement des compétences de leurs salariés,
  • la formalisation d’“un contrat inter-entreprises de partage des compétences” entre grandes et petites entités appartenant à un même écosystème,
  • la mise en place d’une plateforme d’échanges de compétences à l’échange régionale.

Alors plus que des préconisations, ces propositions semblent lancer la voie de profondes mutations structurelles et organisationnelles dans le domaine du développement des compétences des salariés, en pleine année électorale.

C’est dans cette voie que s’inscrit également le MEDEF. Depuis le début du mois de mars, il a lancé le site Eduquer mieux, former toujours, mettant en lumière les carences d’un système éducatif à bout de souffle. Face à ce constat illustré de manière humoristique par le dessinateur Chéreau, des propositions concrètes concernant l’Éducation nationale et l’apprentissage sont émises. L’objectif est clair : 100% des jeunes français doivent maîtriser un socle de compétences et de connaissances qui fassent d’eux des citoyens éclairés et leur permettent d’être employables tout au long de leur vie professionnelle. Il s’agit donc d’optimiser et de faire prospérer le capital humain des futurs salariés dès la formation initiale. L’économie de la connaissance s’affirme donc de plus en plus comme l’un des principaux leviers de croissance pour la France d’aujourd’hui et de demain.

17/03/17 à 14:25