La VAE, le nouveau départ
La réforme de la formation professionnelle, ce n’est pas que le CPF. La montée en compétence du salarié peut aussi s’appuyer sur la Validation des Acquis de l’Expérience, qui a été simplifiée par la loi de 2014, pour plus d’efficacité.
La VAE simplifiée et étendue
Introduite en 2002, la Validation des Acquis de l’Expérience est un droit individuel qui permet à chaque personne de faire valider par un jury les acquis de son expérience professionnelle et d’obtenir une certification. Il suffit pour cela de justifier de trois ans d’expérience et de pratique dans le domaine visé. En 2014, ce sont 4267 personnes qui ont validé tout ou partie d’un diplôme grâce à la VAE. Dans un contexte où les certifications professionnelles deviennent de plus en plus importantes, la VAE représente une opportunité unique d’officialiser une compétence. Le but : rendre son profil plus facilement lisible et rendre possible son évolution.
Depuis le 1er janvier 2015, les salariés peuvent obtenir une prise en charge financière de leur VAE au titre du congé VAE, dans le cadre du Plan de formation de leur entreprise ou encore du Compte Personnel de Formation (CPF). En plus des expériences professionnelles classiques, les activités réalisées dans le cadre du bénévolat peuvent aussi faire l’objet d’une VAE, sous réserve des trois ans réglementaires de pratique de l’activité citées. Enfin, les critères ont été légèrement assouplis : prise en compte des formations initiales ou continues pour les personnes ne disposant pas d’un diplôme de niveau V, c’est-à-dire équivalent à un CAP ou BEP.
Toutes ces évolutions permettent d’ouvrir encore un peu plus le champ des demandeurs de VAE. Mais le changement le plus significatif apporté à ce droit demeure l’accompagnement du salarié. Parfois perdu face à la contrainte administrative ou démuni par la constitution d’un dossier, le salarié peut maintenant prendre rendez-vous avec un conseiller qui fera le point avec lui sur son activité, les situations de travail rencontrées et l’aidera à structurer sa pensée, constituer son dossier et préparer son entretien face au jury. Cet accompagnement peut être réalisé par l’organisme certificateur lui-même, par un centre d’accompagnement agréé, ou par une Région (pour les demandeurs d’emploi).
Vers un meilleur accompagnement
La VAE constitue un outil de progression du salarié dans son parcours professionnel. Ce dernier n’acquiert pas à proprement parler une compétence, étant donné qu’il la possède déjà, mais obtient la certification essentielle à sa reconnaissance objective. « Lorsque l’on doit monter un dossier pour une VAE, le fait d’expliciter les compétences que l’on a, c’est en soi un acte d’apprentissage. » nous explique Fabienne Estrampes, Directrice de la Formation au sein de la Fédération des Entreprises de Propreté, qui offre elle-même de bonnes opportunités de progression de carrière via la VAE. « Notre souhait serait de pouvoir acquérir une Certification de Qualification Professionnelle par la VAE, pour pouvoir ensuite poursuivre potentiellement vers un tremplin nouveau. » Au delà même des considérations pragmatiques, le besoin de reconnaissance du salarié agit souvent comme un levier efficace à la mobilisation de d’une VAE. Si l’intérêt est bien réel pour le salarié, la VAE est aussi un levier de performance au niveau de l’entreprise : les certifications obtenues peuvent fournir une base pour la montée en échelon et en responsabilité au sein de l’entreprise. La VAE est à voir comme un outil de management des compétences offrant la possibilité à l’entreprise de mettre ses collaborateurs dans les meilleures dispositions en accompagnant éventuellement leur mobilité interne, tout en anticipant l’évolution des professions concernées.
La VAE doit donc être conçue comme un outil pertinent de gestion des ressources humaines, qui peut et doit être intégré à la réflexion globale de l’entreprise sur la montée en compétence de ses collaborateurs et les adaptations concurrentielles qu’elle rend possible.
15/04/16 à 10:00