Les entreprises, nouveaux financeurs de la formation des demandeurs d’emploi ?
Grâce à la contribution des entreprises (1% de leur masse salariale, 0.55% pour les moins de 10 salariés), les Organismes Paritaires Collecteurs Agréés (OPCA) peuvent contribuer au développement de la formation professionnelle continue et de l’apprentissage, informer et accompagner les entreprises dans l’analyse et la définition de leurs besoins en matière de formation professionnelle.
Leurs missions sont aussi de participer à l’identification des compétences et des qualifications mobilisables au sein de l’entreprise et à la définition des besoins collectifs et individuels au regard de la stratégie de l’entreprise, en prenant en compte les objectifs définis par leurs accords de Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) ; et enfin de s’assurer de la qualité des formations dispensées.
C’est ainsi que le Ministère du Travail entendait définir leurs missions dans le cadre de la Réforme de 2014.
Cependant, le gouvernement a commandé un rapport auprès de l’Inspection Générale des Finances, « Évaluation de la capacité financière des OPCA pour contribuer au financement du plan d’urgence de formation des demandeurs d’emploi » (janvier 2017). Sa conclusion est que 140 millions d’euros pourraient être mobilisés sur les ressources des OPCA, c’est-à-dire sur les contributions des entreprises destinées à la formation professionnelles de leurs salariés.
Ainsi, après avoir obtenus après 4 mois de négociation 228 millions d’euros en 2016 auprès du FPSPP pour financer le « Plan 500 000 » et l’abondement du CPF des demandeurs d’emploi, le gouvernement entend mobiliser en 2017 des fonds destinés à la formation professionnelle des salariés directement auprès des OPCA, afin de poursuivre le financement de ce Plan consacré à la formation des demandeurs d’emploi.
Rappelons premièrement que via leurs cotisations assurance chômage versées à l’UNEDIC (part employeur de 4% des salaires), les entreprises financent déjà à la formation des demandeurs d’emploi. Deuxièmement, des voix s’élèvent pour évoquer la difficulté d’obtenir un bilan et une évaluation fiable concernant la qualité des offres de formations dispensées aux demandeurs d’emploi en 2016 dans le cadre de ce Plan.
Des réticences affirmées
Mieux, les OPCA rencontrés par les auteurs du rapport de l’IGF ont rappelé la vocation centrale du FPSPP à financer la formation professionnelle continue des demandeurs d’emploi alors que la compétence centrale des OPCA porte sur les salariés. De plus, une mobilisation des fonds sur le FPSPP serait à cet égard plus égalitaire et plus légitime, relève le rapport.
Enfin, l’esprit de la loi de 2014 souhaitait que les OPCA renforcent leur capacité de conseil et d’accompagnement des entreprises dans l’orientation et la formation des salariés. Ce qui nécessite des investissements de leurs parts pour répondre à ces enjeux importants. En effet, cela contribue à faciliter et à simplifier l’utilisation de ce levier stratégique que constitue la formation professionnelle.
En conclusion, et au-delà de cette dimension comptable, il s’agit de prendre conscience du rôle fondamental de la formation pour améliorer l’employabilité des demandeurs d’emploi face aux besoins des entreprises.
10/02/17 à 18:00