Les entreprises françaises engagées pour le climat
Un engagement commun
La veille du One Planet Summit lancé par le Président de la République le 12 décembre 2017, 91 entreprises françaises de toutes tailles et de tous secteurs ont annoncé, le 11 décembre au siège du Medef la signature d’un engagement commun en faveur du climat, le French Business Climate Pledge. À travers cette publication, les entreprises affirment la nécessité de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre (GES), notamment dans les secteurs de l’énergie, des transports, de l’industrie, du bâtiment, et de l’agriculture.
Concrètement, de 2016 à 2020, ces entreprises prévoient,
- Au moins 60 md€ d’investissements industriels et de R&D dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, le déploiement d’autres technologies bas carbone, et de pratiques agricoles durables,
- Au moins 220 md€ de financements pour des projets contribuant à la lutte contre le changement climatique,
- Des investissements bas carbone à hauteur de 15 md€ dans le nucléaire en développement et des investissements à hauteur de 30 md€ dans le gaz naturel comme énergie de transition, prévus sur la même période.
C’est aussi une volonté de témoigner de leur engagement pour le climat :
– 60 entreprises signataires ont pris des engagements de réduction de leurs émissions,
– 27 se sont dotées d’un prix interne du CO2,
– 42 sont engagées dans l’initiative Science-Based Targets ou réfléchissent à la rejoindre,
– 34 ont décidé ou ont l’intention de mettre en oeuvre les recommandations de la Taskforce on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) avec des modalités pragmatiques.
Accompagner le changement
« Changer de cap » suppose d’accélérer l’injection de ressources vers la recherche et l’investissement. Cela nécessite aussi de sensibiliser les salariés aux défis climatiques, qui impactent les métiers et redéfinissent notre façon de travailler. Ainsi, les acteurs s’engagent à accompagner leurs équipes dans ce changement. Cet accompagnement peut prendre différentes formes,
– Rédiger et partager une feuille de route, à destination de l’interne et des partenaires, pour appuyer une stratégie RSE. Ainsi, le groupe AccorHotels a pris la décision de déployer une « stratégie 2°C » courant 2018. Celle-ci fixe des objectifs moyen et long terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre plus ambitieux, alignés avec la trajectoire inscrite dans l’Accord de Paris. Cet objectif est accompagné d’une feuille de route précise, pour engager tous leurs métiers du groupe.
– Déployer une politique RSE. Par exemple, Eurostar Engineering Plastics a dans un premier temps partagé ses enjeux environnementaux avec l’ensemble des salariés, à travers un atelier participatif. En participant aux commissions réglementaires RH et RSE organisées par la Fédération de la plasturgie, Eurostar s’assure d’une mise en application réglementaire adaptée à son secteur d’activité. En 2017, l’entreprise a pris l’initiative d’investir dans l’acquisition d’un outil de gestion de conformité réglementaire. L’objectif de l’entreprise est de faire évoluer sa performance RSE, en poursuivant sa démarche d’intégration des principes de l’ISO 26 000. Dans le cadre de l’évolution de leur système de management intégré, le déploiement des thématiques couvertes par le Développement Durable et la Responsabilité Sociétale constituent le domaine prioritaire,
– Adopter un mode de travail collaboratif. C’est le cas d’Agralis, une TPE spécialisée dans les services sur le pilotage de l’irrigation et l’adaptation au changement climatique, qui a décidé de mutualiser ses ressources. En effet, le responsable R&D d’Agralis est le président du Cluster de Nouvelle Aquitaine Eau & Adaptation au changement climatique où, depuis 2014, avec une trentaine d’autres entreprises, des collectivités et des centres de recherche, ces thèmes sont développés.
– Enfin, investir dans la formation des salariés. La transition verte fait évoluer les métiers, c’est pourquoi il est essentiel que les équipes soient averties des enjeux et objectifs. C’est pourquoi DRT, l’un des leaders mondiaux de la production d’ingrédients issus de la valorisation des dérivés du pin et des coproduits de l’industrie papetière, priorise la formation des équipes pour développer des réflexes écoresponsables.
13/12/17 à 12:43